Le 27 juin 2010, concourant parmi les meilleurs pilotes français au championnat du monde de motocross, ma vie a basculé. Je perds l’usage de mes jambes et deviens paraplégique. Opéré plusieurs fois, les médecins me font comprendre que je ne remarcherai probablement jamais. A ce moment, je savais que le chemin serait très difficile, mais je décidai de me battre. Une rééducation longue et intense m’attendait. Garder l’espoir et la motivation était primordial.
Déterminé à trouver des solutions pour remarcher, j’entamais un programme, seul, 10 fois plus intense que ce que les professionnels m’avaient donné. Je suis allé bien au-delà de ce que les médecins attendaient, et je pense que c’est ce qui m’a sauvé, car je considérais que pour y arriver je devais en faire beaucoup plus. Grâce au développement de mes attelles et au travail acharné, j’ai pu atteindre l’impossible : remarcher.
Mais comment surmonter une épreuve comme celle-ci…
Avec cet accident, j’ai pu comprendre que ma détermination devait être plus forte que tout le reste, et que seul ça pourrait m’aider à aller jusqu’où je voulais aller et garder le moral quand tout semblait s’effondrer sous mes yeux.
Lorsque je suis entré en centre de rééducation, la méthode de visualisation m’était inconnue. Pourtant, je l’avais développée seul avec les bases, en tant qu’autodidacte. La détermination m’a aidé à exploiter des choses que je n’aurai pas réussi sans cette technique.
Quand on est face au mur, on va chercher des ressources en nous que l’on n’a pas l’habitude d’aller chercher. J’avais mes objectifs, je ne savais pas forcément quel chemin emprunter, mais je n’avais qu’une chose en tête : y arriver.
Le Dakar 2020 était mon premier rallye, je découvrais totalement cet univers et cette compétition des plus dures au monde. J’étais face à des pilotes très expérimentés. J’avais énormément confiance en moi, car même si nous n’avions pas tous les mêmes moyens, je compenserai avec mon mental.
Et quand on regarde le résultat, on peut voir que la détermination était plus forte que le reste. Je n’avais pas eu les mêmes entrainements, ni le même budget, mais j’avais quelque chose d’autre : l’envie de gagner. C’est exactement ça qui m’a donné la force d’y arriver, bien sûr accompagné de tout le team et mon copilote, avec qui nous avons pu réaliser un travail d’équipe incroyable.
Dans notre société actuelle, les managers laissent de plus en plus de libertés à leurs collaborateurs. Le but est d’atteindre un objectif, peu importe la méthode. Une technique ne va pas forcément correspondre à tout le monde pour trouver une certaine solution. C’est comme en sport. Pour être champion olympique, il n’y a pas une seule méthode pour tous. Chacun a des entrainements personnalisés. Et une détermination sans faille.
La finalité, c’est le résultat, pas la méthode. Et la détermination nous permet d’y arriver.