Un échec n’est jamais ce à quoi l’on s’attend. On a toujours des objectifs précis, des buts à atteindre, l’envie de réussir… Mais l’échec peut vite arriver, et de manières différentes.
Il faut savoir y faire face et le gérer correctement pour ne pas le laisser prendre le contrôle de la suite.
Lors de ma participation au Dakar 2022, mon moteur a malheureusement cassé le deuxième jour, alors que nous venions seulement d’entamer cette longue course. Un échec qui nous a coûté cher, puisqu’il était impossible de réparer cette panne et de repartir concourir. Bien évidemment, nos espérances sur ce rallye étaient bien loin de cette réalité. Nous étions là pour gagner. Et soudain, tout s’arrêtai… Il fallait bien rebondir, gérer cette situation, se relancer pour la suite.
Mais avant de rebondir, quelle que soit la manière, il faut d’abord accepter.
Accepter que tout ne dépend pas toujours de nous, même si nous nous sommes donnés à fond. Accepter que la victoire et les résultats ne seront pas pour cette année et que nous venons de « gâcher » une année de travail, en quelques sortes…
J’ai dû appliquer la résilience, mot que je connaissais suite à ma reconstruction due à mon accident. Accepter que les choses se passent ainsi.
Sur le moment même, c’était difficile forcément, mais le paysage dans lequel nous sommes tombés en panne « embellissait » un peu la chose.
Le plus dur ça a été de quitter la course, reprendre l’avion, rentrer chez moi. Je voyais les autres rester dans la course, et pour un sportif à l’esprit compétitif, le moral en prend un coup.
Mais je suis un homme comme les autres, et c’est important de prendre le temps pour digérer ce qu’il s’est passé. On a le droit de ne pas être bien. Le principal est de se poser lorsque l’on est prêt à y réfléchir et aborder cet échec de façon positive.
Parfois, on performe et on perd en qualité, la monotonie s’installe, on ne se remet plus vraiment en question. Et parfois, tomber bas soudainement peut nous permettre de remettre pas mal de choses en question, de se relever et de faire mieux par la suite. La performance est une recherche constante d’amélioration, alors la remise en question est nécessaire.
Pour moi, ma seule obsession était de trouver d’où venait le problème. Analyser ensemble, avec l’équipe, pour ne pas renouveler cette expérience au prochain Dakar mais aussi pour que les mécaniciens se sentent dédouanés, ne culpabilisent pas.
Aujourd’hui, nous sommes contents car nous avons trouvé la cause, l’équipe est soulagée, et c’est important pour rebondir par la suite. Car cet échec a été vécu par tout le team et non seulement par mon copilote et moi-même. Cette notion de rebond était importante pour nous tous.
Cette expérience que nous avons vécu comme un échec sur le coup nous en fera finalement ressortir plus forts.
Le rebond est pour moi un processus d’acceptation qu’il faut aborder avec patience, puis de recherche de solutions pour en tirer les meilleures leçons et toujours s’améliorer par la suite.